A HISTORY OF VIOLENCE, film américain de D. CRONENBERG
En compétition au Festival de CANNES 2005
Tom Stall - le génial Viggo MORTENSEN- a tout du bon père de famille: il aime sa femme, chérit ses beaux enfants, et sert poliment ses clients dans son snack-bar. Mais ne vous fiez pas à son air candide: lorsque deux malfrats viennent commettre un braquaque dans le restaurant, et qu'ils sont sur le point de tuer tout le monde (on en est d'autant plus sûrs qu'il viennent de se livrer à un "carnage sanguinolent" cf. Télérama dans le prologue du film), Tom trouve des ressources insoupçonnées d'agileté dans le maniement des armes. Ainsi il sauve tous les clients, et devient le héros de toutes les télévisions nationales. Mais sa nouvelle notoriété va permettre à un passé qu'il croyait révolu de le rattraper...
L'histoire est donc en apparence classique, mais elle est tellement bien menée par CRONENBERG que jamais elle ne sombre dans la platitude: les événements s'enchainent avec spontanéité sans banalité, les sentiments remués sont profonds et troublants - c'est la bien-nommée Maria BELLO qui interprète la femme de Tom, et les quelques passages très violents nous rappellent que Tom n'est pas un super-héros et qu'il peut à tout moment se faire rattraper par la mort. Bref, c'est un excellent film d'action, dont j'aurais bien vu 1/2 heure de plus!
Je ne sais toujours pas si je dois vous conseiller ce film, tant il est cru, choquant et sordide. Et pourtant, il a quelque chose, puisqu'il reste en vous ensuite, après la projection (pas comme ces films fades dont il ne vous reste plus rien dès le lendemain). Un intérêt certain, parce qu'il fait se rencontrer charnellement la belle et fraîche Ana - Anapola Mushkadiz - et le vieux et gros Marcos - Marcos Hernandez, au cours de scènes de fellation ( et autres) particulièrement osées qui ouvrent et closent le film. Un envoûtement incontestable, tant le personnage de Marcos reste dans la réserve alors qu'il souffre de la mort de l'enfant qu'il avait enlevé, et qu'il se confie si naturellement à Ana.
MATCH POINT (Balle de match), film USA de Woody ALLEN
C'est très bien filmé, ça se passe dans la belle London, on se laisse vite prendre au piège de l'intrigue, qui aurait pu virer romantique, et qui tourne en fait au suspense policier, bref: pas le temps de s'ennuyer! Et comme tous les acteurs sont beaux (moi, c'est
Cf. le
L'ENFANT, film belge des frères DARDENNE
Mais le héros du film est plutôt Bruno, incarné par
La force de ce film consiste à toujours nous faire attendre le pire, tant il est criant de vérité et poignant. Nos émotions sont donc à vif. Il faut le voir, pour tenter de comprendre le désarroi, pour se figurer la réalité des petits délinquants qui vivotent de sombres trafics, et parce que la vision des Dardenne n'est pas que pessimisme: "Nous pensons qu'aucune des actions des hommes n'est vaine" . Cf.
Vous pouvez faire confiance à cet excellent titre: le film l'est tout autant! L'histoire est très belle, les émotions suscitées sont particulièrement justes, tant elles nous touchent, presque tous (nous, qui ne sommes pas toujours "là pour être aimé[s]", et c'est normal). Ainsi, celui qui n'est pas là pour être aimé, c'est Jean-Claude, interprété par
Vous le voyez, cette histoire est limpide, ce n'est pas un film d'actions, ni de suspense (quoique...). Nous avons eu, ce mardi 19 octobre 2005, aux
DON'T COME KNOCKING, film USA (2005) de Wim Wenders
Et puis il y a cette belle blonde qui semble le suivre, avec son urne bleu électrique sous le bras - c'est la céleste
Pourquoi aller voir un film dont l'un des objectifs est de vous rendre mal à l'aise? Peut-être parce que vous aimez être troublé... ou que vous acceptez de ressentir un malaise, le temps d'une séance, et quelques heures après... Car ce film est très oppressant, et il ne faut surtout pas aller le voir si vous voulez vous changer les idées en ce début de déclin de luminosité estivale. Car il ne vous fera pas rire, non, il vous fera bondir.
J'ai mon opinion sur la fin, mais j'attends que vous me donniez la vôtre pour vous la confier. Cf. pour un autre avis
Allez voir ce film insolite, mais allez-y en sachant de quoi il est question, pas comme moi, qui ai été assez déboussolée par toute sa première partie. On est au début du XXème siècle, Gabrielle et son mari Jean semble former un couple parfait, et recoivent tous les jeudis leurs amis de la haute société. Or un jour, en rentrant, Jean trouve une lettre de rupture annonçant le départ de Gabrielle pour un autre homme. Et puis ... Gabrielle revient.
Ce film so British est un zombie: ça commence l'air de rien, Shaun est un gros looser, flanqué d'un copain encore plus looser que lui, et qui se fait larguer parce que sa petite copine sent bien qu'ils ne vont pas aller bien loin tous les deux, entre le canapé du salon et le Pub du coin. Et puis et puis...un peu d'action remet du piquant dans leur vie: Shaun trouve une fille hagarde au fond de son jardin, qui tente de le mordre; il la transperce d'un pieu, elle enlève le pieu, et la voilà avec un petit tunnel en guise de ventre, au bout duquel on aperçoit Shaun et son coloc'! C'est sa première zombie, il va y en avoir des centaines d'autres, et Shaun va perdre son statut de raté, en prenant la tête d'un petit groupe qui tente de "survivre" aux envahisseurs.
Oyez, oyez, allez vous "scrasher" frontalement contre ce film, la réalisation en est virtuose et enlevée, les amateurs de films d'action adoreront, et les cinéphiles pourront apprécier d'être secoués au tréfond de leur âme, car ce film provoque des émotions fortes, tant la tension existant dans cette ville de LOS ANGELES est patente, entre les différentes communautés, les différentes couleurs de peau.
Le gros cadeau qui descend du ciel, dans ce film, ce sont les sacs de diamands qui débarquent de la South African Airlines à l'aéroport de Tel-Aviv, et que transportent hors de l'avion une équipe de bagagistes géorgiens. Ils montent un projet pour les voler, et entre-temps, on assiste à leur vie trépidante, entre les parties de poker où l'on joue gros, les amourettes délirantes des uns et des autres - les hommes humilient les femmes des autres en les offensant verbalement ou en leur retirant leur culotte en pleine rue (ce qui demande une technique maîtrisée), le père de famille tyrannique (incarné par Moni Moshonov) qui refuse que sa fille fréquente une "mauviette", et qui du coup l'enferme dans le placard, la femme battue revenue chez papa-maman et qui laisse son frère et son père tabasser son mari pour la venger...
L'intérêt de ce film ne réside donc pas tant dans l'intrigue de gangsters que dans le portrait dressé de cette grande famille géorgienne de Tel-Aviv et de ses voisins. Le côté mafioso et mysogine de ces personnages masculins peut cependant créer un malaise. "Pour autant qu'ils soient égoïstes, veules, frimeurs, menteurs, phallocrates, le sentimentalisme naïf et la force du désir brut qui les anime les rend éminemment attachants" in 
Extrait d'un entretien avec le réalisateur: "Il est impossible de décrire tout le poids et la complexité de la tragédie palestinienne dans un film. Aucune des deux parties ne peut prétendre que ses positions sont plus morales surtout quand il s'agit d'ôter la vie à des êtres humains."