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cinéma - Page 4

  • Etre père ou ne pas être père?

     

    Broken Flowers de Jim Jarmush (2005):

    Don (Bill Murray, au facies si expressif) vient juste de se faire larguer par sa dernière petite copine, et apprend qu'il est le père d'un charmant bambin de 19 ans, dont la mère ne révèle pas son identité. Le voilà donc parti à la recherche de ses anciennes conquêtes d'il y a 20 ans, dont il a fait la liste...Il les visite une par une, un bouquet de fleurs roses à la main (roses parce que le papier de la lettre était rose), et les interroge discrètement pour savoir laquelle est la mère de son fils encore inconnu.

    Ce road-movie est un joyau: à chaque expression de Don (vous savez, son air de chien battu si célèbre) on prête une pensée de circonstance, en général comique, parfois pathétique; son voisin "Sherlock" (Jeffrey Wright) est son parfait contre-poids, et chacun des épisodes au cours desquels il rencontre une ex (Sharon Stone et sa fille Lolita la bien-nommée, Jessica Lange et Frances Conroy) est déroutant, absurde, voire farfelu. La diversité des situations que rencontre sa quête fait que l'on ne s'ennuie pas, et la fin déjoue toutes nos attentes.   

    Bref: un très beau film, avec des acteurs de grande qualité. Allez voir sur http://www.imdb.com/title/tt0412019/ pour plus de renseignements, et sur http://www.bacfilms.com/presse/brokenflowers/ pour les plus belles images du film!

  • Echanger pour mieux aimer

    Peindre ou faire l'amour de J-M et A. Larrieu (2005):

    Ce film est superbe.

    Amateurs de films aux dialogues peaufinés, aux paysages grandioses, aux lumières chatoyantes, aux acteurs aguerris et aux personnages gracieux, aux connexions enrichissantes et brillantes entre les personnes, ne vous gâchez pas ce plaisir!

     Laissez-vous troubler par la rencontre de ce couple de jeunes retraités, Madeleine (la superbe Sabine Azéma) qui peint le Vercors, William (Daniel Auteuil) qui s'ennuie, et trouve dans sa nouvelle maison de montagne une raison d'être heureux, avec le couple d'Adam (l'impressionnant Sergi Lopez, en aveugle philosophe et maire de village) et Eva (la charmante Amira Casar), leurs nouveaux voisins. Ils vont devenir amis, amants, connaître les émois de l'attachement, du manque, des retrouvailles, envisager une vie ensemble sur les îles, puis se quitter sans heurts. William ne prononce le mot "échangisme" que lorsqu'il croit avoir été "baisé" par Adam et Eva (le moment de doute qui assaille souvent celui qui est sincère), et sinon leur amour ne cadre pas avec la connotation péjorative de cette "pratique sexuelle". Adam l'aveugle leur a rendu la vie, rendu l'amour.

    Bref, un film enchanteur et ensorcelant, plein de charme!

    "Les réalisateurs [...] précisent, à propos de l'aspect transgressif de cette histoire : "Au fond, ce qui est subversif et provocant chez eux, c'est l'innocence et la légèreté avec laquelle ils passent à l'acte." " sur http://www.festival-cannes.fr/films/fiche_film.php?langue=6001&id_film=4284546

     

  • L'été de l'amouuuur!

    My Summer of love de Pawel Pawlikovski (2005)
    L'amour, l'amour! C'est beau, surtout quand c'est une histoire entre deux jeunes filles en fleurs gracieuses, l'une en vacances dans le manoir de ses riches parents jamais là, l'autre qui cherche à fuir le pub familial où ne lui reste plus que son frère, dans une phase mystique, qui a reconverti le débit d'alcool en salle de prières digne d'une secte.
    Elles fument, elles boivent, elles vont se baigner, de vraies vacances (j'aime bien cette citation d'Edgar Morin: "La vacances de valeurs fait la valeur des vacances") !   C'est une vraie histoire d'amitié, d'affinités, teintée d'une touche de sensualité qui peut troubler.
    Et comme "les histoires d'amour finissent mal, en général", Mona s'aperçoit que Tasmin lui a menti, et qu'elle exerce aussi son pouvoir de séduction  sur son frère, en guise de test amusant.
    Bref, un beau film, de belles actrices, un régal!

  • Palindromes, ou le malaise

    Palindromes de Todd Solondz (2005)

    Un palindrome est un mot ou une phrase qui se lit dans les deux sens, comme Aviva, le prénom de l'héroïne de ce film très déconcertant. Film insolite de par son intrigue, qui met en scène cette adolescente de 12 ans qui veut être maman à tout prix, pour avoir toujours quelqu'un à aimer, et qui se retrouve enceinte, et obligée d'avorter par sa mère. Elle fugue alors, et rencontre un routier déphasé, puis Mama Sunshine et sa famille d'illuminés contre l'avortement. Le sujet de ce film est donc bien incongru, et on ne peut plus tragique puisque le "boucher" Fleisher qui l'avorte est obligé de lui enlever son utérus, suite à une hémorragie: elle ne pourra donc jamais avoir d'enfants, elle qui en voulait plein plein ! Mais non, je ne vous ai pas dévoilé la fin du film, cela on le sait dès le début! D'où une impression de malaise, de tragique de l'existence, qui m'a fait ressortir de ce film plutôt déboussolée. Et le fait que j'étais toute seule dans la salle obscure n'a rien arrangé: quoi, personne d'autres pour recevoir en pleine face ce percutant du gauche?

    Car j'oubliais! Le film est divisé en une dizaine de chapitres, et Aviva est interprétée à chaque fois par une actrice différente! Ces changements de corps accentuent l'aspect déroutant du film: tantôt Aviva est une petite brune grassouillette, tantôt elle est une noire obèse, tantôt une châtain mince aux yeux bleus! Ces différentes matérialisation ne font d'ailleurs que mettre en exergue son mal être face à son enveloppe charnelle. Sa coquille ne lui sied pas, et pourtant elle s'y enferme!

    Bref, un film pour être déstabilisé, agacé, perturbé, et pour ressentir le tragique de la vie!