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noscoeurssontremplisderayons - Page 4

  • "Famille, je vous hais" / aime

    THE KING (2005) de James MARSH, USA avec Gael Garcia Bernal

    Le beau Gael Garcia Bernal joue une jeune "marins" qui part à la rencontre de son père, qui le rejette tout d'abord, car il renie son passé impur de "pêcheur" ayant forniqué en-dehors du mariage - il est devenu pasteur d'une église baptiste dans le Texas, et père de deux enfants parfaits. Le "bâtard" commence à dévergonder sa jolie demie-soeur, et les événements s'enchainent, sur un registre de plus en plus tragique.

    L'attrait de ce film réside certes dans le charme et l'immense talent de Gael Garcia Bernal, mais aussi dans la manière impeccable de filmer la dégradation de la situation, les scènes hallucinées de l'église où ils célébrent Jésus, "à la fois secte et show", et cette folie si sensée de ce fils qui veut trouver sa place. Cf. critique de Télérama.

  • Se ressourcer

    20 nuits et 1 jour de pluie film français de LAM LÊ (2005):

    Non, ce film n'est pas un film érotique, comme le laisserait croire une des affiches ci-contre; mais c'est un film où la sensualité et la chair ont un rôle important, même s'ils ne sont jamais présentés de manière crue. Eric Nguyen et Natalia Wörner se rencontrent à Paris, lui est Français d'origine vietnamienne (tout comme Lam Lê), elle est allemande conquise par Java, et y habitant. Leurs personnages vont passer 20 nuits ensemble, à se découvrir, et à construire un sens à leur présent en fonction de leur vécu, de leurs origines.

    Le rythme est un peu lent, mais on s'y laisse prendre, car les dialogues sont intéressants, et les plans vraiment peaufinés: autant ceux du huis-clos de l'appartement, que ceux du périple jusqu'au volcan de Java.

    C'est une "invitation au voyage" (Baudelaire), prenez 2h de vacances en Asie! Nous avons eu la chance, au Navire de VALENCE, de rencontrer Eric NGUYEN, l'acteur principal, prolixe et chaleureux, qui a donné de la perspective au film.

  • Le théâtre des déjantés

    LA TOUR DE LA DEFENSE de COPI, mise en scène par Marcial DI FONZO BO, avec Marina FOïS, Clément SIBONY, Marcial DI FONZO BO, Mickaël GASPAR, Pierre MAILLET et J-François AUGUSTE

    Pièce représentée à la Comédie de VALENCE les 25 et 26 janvier 2006

    Nous sommes au 13è étage de la tour de la Défense, dans un appartement à la décoration on ne peut plus moderne, le 31 décembre 1976. Luc et Jean (Clément Sibony à la moustache fort disgracieuse, et Marcial Di Fonzo Bo, le metteur en scène, qui joue) se font une scène de ménage, tandis que leur voisine Daphné, très sexy mais "sous acide" débarque: c'est la belle Marina Foïs, que vous avez peut-être aperçue avec les Robins des bois, et dans Bienvenue au gite ou Je m'sens pas belle.

    Les rejoignent Ahmed, un arabe homosexuel et Micheline, une transexuelle, et les événements incongrus peuvent commencer, dans un rythme très soutenu; qui est amoureux de qui? Qui veut tirer un coup avec qui dans la salle de bain? Daphné va-t-elle enfin partir à la recherche de sa fille que lui a soi-disant enlevée son mari américain? Les surprises pleuvent, les vacheries fusent, les vêtements volent, les corps se dévoilent (à propos, j'ai eu ma réponse concernant la nudité au théâtre, sur laquelle je me questionnais l'an dernier: c'est bel et bien à la mode!), les catastrophes se succèdent... C'est trépidant, c'est totalement déjanté: mon seul regret: ça m'a  rappelé l'Enfant froid, que j'avais découvert en octobre dernier.

    Cf. critique du Théâtre National de Bretagne, où a été créée la pièce.

  • Le Grand Amour n'est pas toujours le plus facile

    BROKEBACK MOUNTAIN (2005) d'ANG LEE, USA, 2h14

    Lion d'Or de VENISE 2005

    Ne laissez pas passer ce western romantique superbe, tant le sujet est bien traité, les paysages hallucinants de sérénité, et l'intrigue tellement bien agencée qu'on ne voit pas les deux heures passer. Heath LEDGER et Jake GYLLENHAAL sont deux cowboys amenés à travailler ensemble à Brokeback Mountain, dans le Wyoming. Aucun d'eux n'est homosexuel (trop la honte à cette époque où les homosexuels se faisaient tabasser par les "vrais" hommes du village), mais ils vivent une histoire d'amour.

    Et toute leur vie durant, en secret de leur épouse et de leurs enfants, ils vont se revoir régulièrement, à Brokeback Mountain, pour s'aimer à la folie. C'est une très belle histoire d'amour, mais c'est un amour impossible, car ils ne se voient guère souvent, et ne peuvent habiter ensemble, à cause des bienséances et de l'intolérance de l'époque à l'égard des homosexuels. Aucun voyeurisme dans ce film à la fois sobre et émouvant, adapté d'une nouvelle d'Annie Proulx.

    Cf. critique Télérama.

  • Se conformer ou sembler "bizarre"?

    GENTILLE, de Sophie Fillières, FRANCE (2005):

    Ce film joue sur l'insolite des situations, l'incongru des mots, et la bizarrerie des personnages: il ne vous laisse pas une minute pour vous ennuyer, au contraire, il vous fait rire tant les scènes et les dialogues sont souvent déplacés, Sophie Fillières se fait un point d'honneur de nous faire échapper à tous les clichés ou lieux communs. Ainsi notre héroïne, Fontaine Leglou ( le nom en annonce l'originalité!), incarnée par la pulpeuse Emmanuelle Devos, est une jeune femme que d'aucuns qualifieront de "bizarre", tant elle échappe à la norme comportementale et sociale: elle est par exemple bouleversée lorsque l'homme de sa vie (Bruno Todeschini) la demande en mariage, au point de différer sa réponse, et d'avaler - c'est un acte manqué - sa bague de fiançailles...

    Et puis il lui arrive de prendre pour un autre un homme qui l'a lui-même prise pour une autre... Et elle reproche à un homme de la suivre, alors qu'il ne l'avait même pas remarquée... Du coup, lorsqu'un de ses patients lui fait signe parce qu'il l'a reconnue, elle croit qu'il se trompe; même lorsque ce patient est le craquant Lambert Wilson, interné pour on ne sait quel problème psychiatrique. Il la séduit, du coup elle commet des lapsus, en confondant les prénoms de son fiancé et de ce patient charmant... Donc, c'est cocasse, c'est loufoque, c'est très vif, j'en réfère à l'éclatant dialogue entre Fontaine et son fiancé dans son bureau de médécin: l'infirmière de garde les prend carrément pour des aliénés!

    On a donc affaire à de l'excellent cinéma français, où les dialogues fusent et où les esprits se percutent, ne gâchez pas votre plaisir!

     

  • Sexe, drogue et show business

    LA VERITE NUE (WHERE THE TRUTH LIES), d'Atom EGOYAN, USA (2005):

    La structure un peu complexe de ce film (allers-retours constants entre le présent et le passé) maintient le spectateur en éveil, tout comme son aspect policier: une jeune fille, Rachel Blanchard,  a été assassinée, alors qu'elle venait de passer la nuit avec le duo de Kevin Bacon et Colin Firth, et une jeune journaliste, incarnée par la spendide et toujours sexy Alison Lohman, mène l'enquête, 15 ans après, sous couvert d'écrire une biographie du personnage incarné par Colin Firth, et en s'aidant des témoignages des deux hommes, et du livre qu'écrit aussi le personnage de Kevin Bacon.

    Ca a l'air un peu compliqué comme ça, n'ayez pas peur, le film est facile à suivre: c'est la multiplicité des points de vue qui fait son intérêt - la plupart du temps, c'est Alison Lohman qui nous livre le sien, mais on a aussi droit aux versions des deux hommes, ainsi que l'implication de plus en plus troublante d'Alison dans son enquête, à travers ses interactions parfois charnelles avec l'un ou l'autre personnage masculin, et même avec Alice aux pays des merveilles! Car la sexualité de nos héros n'est pas figée, certains naviguent aussi bien "à voile qu'à vapeur", et sur cette ambiguïté se construit tout le film.

    Cf. critique Télérama et fiche du film sur imdb. A noter: le jeu de mots, en anglais, dans le titre: "to lie", c'est à la fois mentir, se cacher et s'étendre! La vérité est certes dissimulée, mais chaque personnage peut inventer la sienne, et Alison la trouve en (se) couchant... et une interview d'Atom Egoyan.

     

  • Aller au-delà des apparences

    KING-KONG, de Peter JACKSON, USA et NOUVELLE-ZELANDE (2005):

    Oui, c'est un blockbuster américain, oui, c'est une reprise du King-Kong de 1933, et pourtant, c'est un très bon divertissement qui mérite que vous lui consacriez 3 heures. Naomi Watts, qu'enlève l'énorme gorille, est superbe et pas nunuche, Jack Black et Adrien Brody sont tout à fait convaincants, et les effets spéciaux sont impressionnants, et donnent lieu à des scènes époustoufflantes: soit vous restez bouche bée d'ébahissement devant la scène de poursuite (et surtout de piétinement) par les dinosaures, soit comme moi vous en rigolez tellement vous trouvez ce moment fou et cocasse.

    Soit vous regardez les yeux grands ouverts un personnage se laisser dévorer par un vers visqueux tout gluant, soit comme moi vous fermez les yeux en ricanant tellement l'image est dégoûtante, même si elle produit son effet. Car sur l'île où habite notre gorille de 8 mètres, vit tout une panoplie de bêtes plus grosses et plus effrayantes les unes que les autres. Cet ailleurs est comme la partie cachée de notre être dans sa vérité la plus effrayante;  le plus singulier, c'est qu'on éprouve des sentiments pour ce gorille qui cherche une compagnie, lui qui est si seul dans son corps exceptionnel (vous avez déjà vu une King-Kong?).

    Et en plus des aventures, il y a dans ce film des émotions fortes, surtout à la fin, où la bêtise et la vénalité des hommes mettent un terme à une aventure hors du commun. Cf. Télérama.

  • Le mystère de la truffe

    L'Université Populaire de Valence nous proposait cette année un module sur la truffe, organisé en deux séances, l'une théorique, et l'autre pratique, animées par Aymé BARNERON, un homme passionné par ce mystérieux champignon.

    La première séance nous renseigna sur les conditions de maturation de la truffe, qui est un champignon qui a besoin d'un arbre pour exister: les deux fonctionnent en symbiose. Mais pas n'importe quel arbre! Et pas sur n'importe quel sol! De nombreuses conditions doivent être réunies pour que vous puissiez aller la "chasser" de novembre à février. Et n'oubliez pas votre chien truffier (eh non, ce n'est pas un cochon, comme le voudrait le mythe), sinon vous allez devoir tenter de repérer la mouche chercheuse de truffes (ouvrez l'oeil, et le bon!), qui se pose au-dessus des truffes.

    Aymé nous fit sentir les 3 principales sortes de truffes qu'il trouve: la Mélanosporum, la Brumale et la Mésentérique, qui sent très fort le phénol, et qui n'est pas bonne à manger. La Mélanosporum, par contre, est le "diamand noir de Provence", et vaut 550€ le kilo. Ensuite, sur le terrain, nous en avons trouvé une quinzaine, de tailles différentes, tantôt à la surface de la terre, tantôt en profondeur.

    Cf. album photos ci-dessous.

     

  • Un bon bain de mer iodée

    UNE BELLE JOURNEE (On a clear day), film anglais de Gaby DELLAL (2005):

    La bande-annonce de ce film m'avait fait un peu peur, et j'y suis allée plutôt à reculons: mais alors, quelle bonne surprise! Nous avons ici le nouveau Full Monty, en beaucoup mieux selon moi, qui suis très sensible à l'eau, à la mer, à la piscine (pour ceux qui l'ignoreraient, je suis bretonne d'origine, et l'eau est un élément dans lequel je suis presque aussi à l'aise que sur terre - parfois plus même). Les personnages sont superbes, et l'histoire, toute classique qu'elle est, est tellement limpide et positive qu'on se laisse emporter par le flot.

    Le flot, plutôt le remou, et surtout le ressac, dont il est question dans ce film, c'est celui de la Manche, entre Douvres et Calais - il faut aller jusqu'au Cap Gris Nez, dans le Pas-de-Calais (ah, souvenirs!) que veut traverser Frank (le mûr et craquant Peter Mullan), pour se prouver qu'il existe, même après avoir été mis au chomâge, et pour tenter d'extérioriser la souffrance de la perte pourtant lointaine d'un être cher.

    Je n'en dirai pas plus, il faut aller le voir, ça m'étonnerait que ce film ne remporte pas sous peu un grand succès populaire. Et en plus c'est comique! Allez vous baigner avec Frank, et vous ne vous plaindrez plus du froid cet hiver.

    Désolée pour le manque de prolixité, j'essayerai de me rattraper plus tard, vivement les vacances, où l'on ne fait pas que travailler et dormir.

  • Le Temps qui (nous) reste

    LE TEMPS QUI RESTE, film français de F. OZON (2005):

    Ah, Melvil! Ah.... Melvil Poupaud, que j'ai toujours trouvé charmant, mais qui est paaarticulièrement lumineux dans son rôle de Romain, 31 ans, atteint d'un cancer qui ne lui laisse plus que quelques mois à vivre. Ce film prend le temps de montrer la réaction d'abord stoïque de Romain, son attitude face à son entourage (le dire, ou le cacher?), et son acceptation, preque sa résignation, car il décide de ne pas lutter pour la vie, et de vivre très simplement "le temps qui [lui] reste".

    C'est un grand rôle pour Melvil Poupaud, et la caméra se focalise sur lui: lorsqu'il largue son petit copain (le troublant Christian Sengewald), lorsqu'il se laisse aller dans les bras de sa grand-mère, incarnée par Jeanne Moreau, lorqu'il dit ses quatre vérités à sa soeur, ou lorqu'il se revoit enfant.

    Ozon nous offre ici un petit bijou d'intimité avec un homme qui a une attitude très digne - et pourtant si légère - face à la mort. Laissez-vous toucher par ce film qui ne vous parle que de la vie. Cf. critique Télérama.

  • Voyage au bout de la vie

    TROIS ENTERREMENTS (Tres enquierros de Melquiades Estrada) USA (2005) de et avec TOMMY LEE JONES:

    Prix d'interprétation masculine à Tommy Lee Jones, et prix du scénario, CANNES 2005

    Le synopsis de Trois enterrements est on-ne-peut-plus simple: un Mexicain, Melquiades Estrada, a été victime d'une bavure policière, il a été tué, et, alors que la police des frontières - nous sommes au Texas, à la frontière entre les USA et le MEXIQUE - essaye d'enterrer l'affaire (au sens propre et au sens figuré, c'est le premier enterrement de Melquiades), Pete Perkins, qu'incarne Tommy Lee Jones, entreprend de retrouver le coupable et de rendre à son ami Melquiades un dernier hommage, en accompagnant sa dépouille sur ses terres natales au Mexique, comme il le lui avait promis.

    Ce qui est beau, dans ce presque western, c'est que cette intrigue presque minimaliste est servie par un scénario intelligent (la première partie du film se construit en alternant le présent et les retours dans le passé, du temps du vivant de Melquiades), par des acteurs en parfaite adéquation avec leur personnage: Barry Pepper (quelle sale tête!) est le flic coupable du meurtre, January Jones est sa femme délaissée et oisive, Julio Cesar Cedillo fait le "gentil Mexicain", et par une lumineuse photographie qui capte le plus beau du Texas, et le vertige des montagnes mexicaines, pour mieux nous faire voyager.

    Le sujet est grave, et cependant on n'est preque jamais horrifié, car le ton se veut léger: "J'ai privilégié une mise en scène à la limite du comique", nous explique Tommy Lee Jones; c'est le cas par exemple lorsque le flic rippoux essaye de s'échapper, et court comme un dératé, les pieds nus et les mains menottées. On sort de ce film en paix, comme Melquiades.

    Guillermo Arriaga, scénariste: "Les frontières mettent les gens en danger. [...] Les Etats-Unis ont besoin de travailleurs, les Mexicains ont besoin de travail."

  • En parlant de violence(s)

    A HISTORY OF VIOLENCE, film américain de D. CRONENBERG

    En compétition au Festival de CANNES 2005

     

    Tom Stall - le génial Viggo MORTENSEN- a tout du bon père de famille: il aime sa femme, chérit ses beaux enfants, et sert poliment ses clients dans son snack-bar. Mais ne vous fiez pas à son air candide: lorsque deux malfrats viennent commettre un braquaque dans le restaurant, et qu'ils sont sur le point de tuer tout le monde (on en est d'autant plus sûrs qu'il viennent de se livrer à un "carnage sanguinolent" cf. Télérama dans le prologue du film), Tom trouve des ressources insoupçonnées d'agileté dans le maniement des armes. Ainsi il sauve tous les clients, et devient le héros de toutes les télévisions nationales. Mais sa nouvelle notoriété va permettre à un passé qu'il croyait révolu de le rattraper...

    L'histoire est donc en apparence classique, mais elle est tellement bien menée par CRONENBERG que jamais elle ne sombre dans la platitude: les événements s'enchainent avec spontanéité sans banalité, les sentiments remués sont profonds et troublants - c'est la bien-nommée Maria BELLO qui interprète la femme de Tom, et les quelques passages très violents nous rappellent que Tom n'est pas un super-héros et qu'il peut à tout moment se faire rattraper par la mort. Bref, c'est un excellent film d'action, dont j'aurais bien vu 1/2 heure de plus!