CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME de Hans CANOSA, film américain de 2005 (1h25)
"Pourquoi le S de conversation est-il mis entre parenthèses?" me direz-vous. Eh bien parce que la conversation badine à laquelle nous assistons constitue en fait l'écho de celle qui avait eu lieu entre les deux personnages une quinzaine d'années auparavant... Et c'est ceci qui fait tout l'intérêt du film: non seulement nos deux tourtereaux roucoulent très spirituellement, mais en plus il s'avère qu'ils partagent un passé commun. En anglais, le titre est Conversations with other women, dans lequel vous devez noter le pluriel women au lieu de woman...Mais pourquoâââ??? A vous de deviner, ne vous imaginez pas que je vais vous apporter la réponse sur un plateau doré (alors que vous ne vous étiez même pas posé la question, hein!?)
Helena Bonham Carter est splendide de retenue, femme d'expérience à qui on ne la fait plus, et Aaron Eckhart est assez touchant dans le rôle de l'amant romantique éconduit mais toujours amoureux (il m'a fait penser à l'émouvant Gérard Depardieu dans les Temps qui changent de Téchiné). Le split screen sur lequel est construit tout le film (c'est-à-dire que l'écran est séparé en deux, une caméra d'un côté, une de l'autre) peut agacer, mais on s'y fait vite: il permet d'enrichir l'image présente avec des retours dans le passé, ou avec d'autres scènes. Le Monde n'a pas apprécié le procédé.
Ce que j'ai préféré dans ce film, c'est la pertinence des dialogues qui fusent, et la manière originale de mélanger le poncif du couple qui se retrouve 20 ans après avec celui de l'incartade de 2 personnes mariées ou déjà prises.