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  • Sexe, drogue et show business

    LA VERITE NUE (WHERE THE TRUTH LIES), d'Atom EGOYAN, USA (2005):

    La structure un peu complexe de ce film (allers-retours constants entre le présent et le passé) maintient le spectateur en éveil, tout comme son aspect policier: une jeune fille, Rachel Blanchard,  a été assassinée, alors qu'elle venait de passer la nuit avec le duo de Kevin Bacon et Colin Firth, et une jeune journaliste, incarnée par la spendide et toujours sexy Alison Lohman, mène l'enquête, 15 ans après, sous couvert d'écrire une biographie du personnage incarné par Colin Firth, et en s'aidant des témoignages des deux hommes, et du livre qu'écrit aussi le personnage de Kevin Bacon.

    Ca a l'air un peu compliqué comme ça, n'ayez pas peur, le film est facile à suivre: c'est la multiplicité des points de vue qui fait son intérêt - la plupart du temps, c'est Alison Lohman qui nous livre le sien, mais on a aussi droit aux versions des deux hommes, ainsi que l'implication de plus en plus troublante d'Alison dans son enquête, à travers ses interactions parfois charnelles avec l'un ou l'autre personnage masculin, et même avec Alice aux pays des merveilles! Car la sexualité de nos héros n'est pas figée, certains naviguent aussi bien "à voile qu'à vapeur", et sur cette ambiguïté se construit tout le film.

    Cf. critique Télérama et fiche du film sur imdb. A noter: le jeu de mots, en anglais, dans le titre: "to lie", c'est à la fois mentir, se cacher et s'étendre! La vérité est certes dissimulée, mais chaque personnage peut inventer la sienne, et Alison la trouve en (se) couchant... et une interview d'Atom Egoyan.

     

  • Aller au-delà des apparences

    KING-KONG, de Peter JACKSON, USA et NOUVELLE-ZELANDE (2005):

    Oui, c'est un blockbuster américain, oui, c'est une reprise du King-Kong de 1933, et pourtant, c'est un très bon divertissement qui mérite que vous lui consacriez 3 heures. Naomi Watts, qu'enlève l'énorme gorille, est superbe et pas nunuche, Jack Black et Adrien Brody sont tout à fait convaincants, et les effets spéciaux sont impressionnants, et donnent lieu à des scènes époustoufflantes: soit vous restez bouche bée d'ébahissement devant la scène de poursuite (et surtout de piétinement) par les dinosaures, soit comme moi vous en rigolez tellement vous trouvez ce moment fou et cocasse.

    Soit vous regardez les yeux grands ouverts un personnage se laisser dévorer par un vers visqueux tout gluant, soit comme moi vous fermez les yeux en ricanant tellement l'image est dégoûtante, même si elle produit son effet. Car sur l'île où habite notre gorille de 8 mètres, vit tout une panoplie de bêtes plus grosses et plus effrayantes les unes que les autres. Cet ailleurs est comme la partie cachée de notre être dans sa vérité la plus effrayante;  le plus singulier, c'est qu'on éprouve des sentiments pour ce gorille qui cherche une compagnie, lui qui est si seul dans son corps exceptionnel (vous avez déjà vu une King-Kong?).

    Et en plus des aventures, il y a dans ce film des émotions fortes, surtout à la fin, où la bêtise et la vénalité des hommes mettent un terme à une aventure hors du commun. Cf. Télérama.

  • Le mystère de la truffe

    L'Université Populaire de Valence nous proposait cette année un module sur la truffe, organisé en deux séances, l'une théorique, et l'autre pratique, animées par Aymé BARNERON, un homme passionné par ce mystérieux champignon.

    La première séance nous renseigna sur les conditions de maturation de la truffe, qui est un champignon qui a besoin d'un arbre pour exister: les deux fonctionnent en symbiose. Mais pas n'importe quel arbre! Et pas sur n'importe quel sol! De nombreuses conditions doivent être réunies pour que vous puissiez aller la "chasser" de novembre à février. Et n'oubliez pas votre chien truffier (eh non, ce n'est pas un cochon, comme le voudrait le mythe), sinon vous allez devoir tenter de repérer la mouche chercheuse de truffes (ouvrez l'oeil, et le bon!), qui se pose au-dessus des truffes.

    Aymé nous fit sentir les 3 principales sortes de truffes qu'il trouve: la Mélanosporum, la Brumale et la Mésentérique, qui sent très fort le phénol, et qui n'est pas bonne à manger. La Mélanosporum, par contre, est le "diamand noir de Provence", et vaut 550€ le kilo. Ensuite, sur le terrain, nous en avons trouvé une quinzaine, de tailles différentes, tantôt à la surface de la terre, tantôt en profondeur.

    Cf. album photos ci-dessous.

     

  • Un bon bain de mer iodée

    UNE BELLE JOURNEE (On a clear day), film anglais de Gaby DELLAL (2005):

    La bande-annonce de ce film m'avait fait un peu peur, et j'y suis allée plutôt à reculons: mais alors, quelle bonne surprise! Nous avons ici le nouveau Full Monty, en beaucoup mieux selon moi, qui suis très sensible à l'eau, à la mer, à la piscine (pour ceux qui l'ignoreraient, je suis bretonne d'origine, et l'eau est un élément dans lequel je suis presque aussi à l'aise que sur terre - parfois plus même). Les personnages sont superbes, et l'histoire, toute classique qu'elle est, est tellement limpide et positive qu'on se laisse emporter par le flot.

    Le flot, plutôt le remou, et surtout le ressac, dont il est question dans ce film, c'est celui de la Manche, entre Douvres et Calais - il faut aller jusqu'au Cap Gris Nez, dans le Pas-de-Calais (ah, souvenirs!) que veut traverser Frank (le mûr et craquant Peter Mullan), pour se prouver qu'il existe, même après avoir été mis au chomâge, et pour tenter d'extérioriser la souffrance de la perte pourtant lointaine d'un être cher.

    Je n'en dirai pas plus, il faut aller le voir, ça m'étonnerait que ce film ne remporte pas sous peu un grand succès populaire. Et en plus c'est comique! Allez vous baigner avec Frank, et vous ne vous plaindrez plus du froid cet hiver.

    Désolée pour le manque de prolixité, j'essayerai de me rattraper plus tard, vivement les vacances, où l'on ne fait pas que travailler et dormir.

  • Le Temps qui (nous) reste

    LE TEMPS QUI RESTE, film français de F. OZON (2005):

    Ah, Melvil! Ah.... Melvil Poupaud, que j'ai toujours trouvé charmant, mais qui est paaarticulièrement lumineux dans son rôle de Romain, 31 ans, atteint d'un cancer qui ne lui laisse plus que quelques mois à vivre. Ce film prend le temps de montrer la réaction d'abord stoïque de Romain, son attitude face à son entourage (le dire, ou le cacher?), et son acceptation, preque sa résignation, car il décide de ne pas lutter pour la vie, et de vivre très simplement "le temps qui [lui] reste".

    C'est un grand rôle pour Melvil Poupaud, et la caméra se focalise sur lui: lorsqu'il largue son petit copain (le troublant Christian Sengewald), lorsqu'il se laisse aller dans les bras de sa grand-mère, incarnée par Jeanne Moreau, lorqu'il dit ses quatre vérités à sa soeur, ou lorqu'il se revoit enfant.

    Ozon nous offre ici un petit bijou d'intimité avec un homme qui a une attitude très digne - et pourtant si légère - face à la mort. Laissez-vous toucher par ce film qui ne vous parle que de la vie. Cf. critique Télérama.