SEPARATE LIES, film anglais de Julian Fellowes (2006) 1h26 avec Emily Watson, Rupert Everett, Tom Wilkinson...

C'est un petit film anglais très plaisant et assez déconcertant: Anne et James profitent de leur résidence secondaire à la campagne, en banlieue de Londres. Mais leur couple n'est pas si tranquille que cela, et leur sagesse pas si grande que cela ...

Cf. imdb

AVRIL, film français de Gérald Hustache-Mathieu, 2006 (1h36) avec la belle Sophie Quinton

Ce film a été ma plus belle surprise du la Fête du cinéma 2006, il est réjouissant et divertissant, ne tombe jamais dans la facilité ou le pathos, et donne envie de visiter la côte camargaise.

Sophie Quinton, que j'avais déjà remarquée dans Qui a tué Bambi?, est splendide de naturel, de simplicité et de grâce: elle incarne une jeune fille sur le point de prononcer ses voeux pour devenir bonne soeur enfermée à vie dans son couvent, qui apprend qu'elle a un frère jumeau (joué par Clément Sibony), et qui part à sa recherche. Elle se fait aider par le charmant Nicolas Duvauchelle.

LE FESTIVAL INTERCELTIQUE DE LORIENT:

Cette année, le Festival Interceltique de Lorient se tient du 28 juillet au 6 août 2006, en Bretagne sud. La nation celte à l'honneur est l'Australie! J'y serai, comptez sur moi! Cette affiche est superbe, on dirait du Wim Wenders.

Allez voir le site offficiel, musical et très bien fait.

LE VOYAGE EN ARMENIE de Robert GUEDIGUIAN, film français de 2006 (2h05)

Guédiguian nous a fait le grand honneur de sa présence au cinéma le Navire de Valence (Drôme) ce mercredi 14 juin: en toute humilité il nous a présenté son dernier film, en avant-première. Ariane Ascaride y joue la fille de Barsam, viel arménien, qui fuit la France pour aller vivre ses vieux jours dans sa patrie natale. Sa fille va donc découvrir son pays d'origine.

C'est un très beau film, très différent des précédents de Guédiguian: l'Arménie est filmée de manière très réaliste, la galerie de personnages arméniens est colorée et attachante; ce film parle à tout le monde, du rapport aux origines, de la filiation, de l'exil, de l'émigration, des relations entre les générations, des non-dits, etc.

On retrouve les acteurs fétiches de Guédiguian: sa femme Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin, Jalil Lespert, sa fille ...

BUBBLE de Steven SODERBERGH, film américain de 2006 (1h13)

L'affiche est à l'image du film: inquiétantes et plutôt glauques, ces têtes de poupée globuleuses et chauves. Car l'action se déroule dans une usine de fabrication de poupées, Martha et Kyle sont collègues, Marta (Debbie Doebereiner) habite avec son vieux père, elle est plutôt grosse, et elle fantasme sur le beau Kyle (grand, canon ce Dustin Ashley!). Alors quand survient la belle Rose (Misty Wilkins), elle va commencer à être jalouse...

L'atmosphère de ce film est très sombre, on est au fin fond du Midwest, les gens ont souvent 2 travaux, et subsistent difficilement dans cette contrée dévastée. On comprend presque l'angoisse du Marta face à l'irruption de Rose qui bouleverse tout son univers, et son geste extrême de désarroi...

C'est du bon Soderbergh, original et sobre. A éviter cependant si vous êtes dépressifs. Cf. imdb.

CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME de Hans CANOSA, film américain de 2005 (1h25)

"Pourquoi le S de conversation est-il mis entre parenthèses?" me direz-vous. Eh bien parce que la conversation badine à laquelle nous assistons constitue en fait l'écho de celle qui avait eu lieu entre les deux personnages une quinzaine d'années auparavant... Et c'est ceci qui fait tout l'intérêt du film: non seulement nos deux tourtereaux roucoulent très spirituellement, mais en plus il s'avère qu'ils partagent un passé commun. En anglais, le titre est Conversations with other women, dans lequel vous devez noter le pluriel women au lieu de woman...Mais pourquoâââ??? A vous de deviner, ne vous imaginez pas que je vais vous apporter la réponse sur un plateau doré (alors que vous ne vous étiez même pas posé la question, hein!?)

Helena Bonham Carter est splendide de retenue, femme d'expérience à qui on ne la fait plus, et Aaron Eckhart est assez touchant dans le rôle de l'amant romantique éconduit mais toujours amoureux (il m'a fait penser à l'émouvant Gérard Depardieu dans les Temps qui changent de Téchiné). Le  split screen sur lequel est construit tout le film (c'est-à-dire que l'écran est séparé en deux, une caméra d'un côté, une de l'autre) peut agacer, mais on s'y fait vite: il permet d'enrichir l'image présente avec des retours dans le passé, ou avec d'autres scènes. Le Monde n'a pas apprécié le procédé.

Ce que j'ai préféré dans ce film, c'est la pertinence des dialogues qui fusent, et la manière originale de mélanger le poncif du couple qui se retrouve 20 ans après avec celui de l'incartade de 2 personnes mariées ou déjà prises.

VOLVER de Pedro ALMODOVAR, film espagnol 2006

 "Volver", en espagnol, ça veut dire "revenir", et ce titre convient parfaitement au retour de votre blogeuse prodigue favorite. Et ce d'autant plus que ce film est un don: l'intrigue est particulièrement bien combinée, même si elle met du temps à se mettre en place. L'attente du spectateur est complètement déjouée, puisqu'il se fait manipuler -de plein gré - pendant assez longtemps, voire jusqu'à la fin s'il veut continuer à croire que la mère qui est "revenue" est effectivement une revenante. Cf. Télérama à ce sujet.

Les actrices sont toutes formidables - elles ont remporté le Prix d'interprétion féminine à Cannes 2006 (j'y étais, figurez-vous, mais incognita), de la sublissime Penelope CRUZ à l'insaisissable Carmen MAURA en passant par Lola Duenas. C'est un univers entièrement féminin où les hommes occupent peu de place, un film réminiscence de Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), que je viens de découvrir, mais qui est beaucoup moins abouti. Cf. Nouvel Observateur.